Au départ il y a les images, aplat de papiers glacés avec ses messages, ses figures emblématiques, sa représentation d'une époque.

Alors si on en oublie le sens pour la simple contemplation, il ne reste qu'une somme de couleurs, formes, teintes et nuances.

C'est par gout du détournement, pour lui donner un autre sens, finalement NOTRE sens que l'on va trancher dans ces images comme dans un drame sensoriel, car, quand le papier existe il demande à être découpé, re-composé, collé.

 

S'impose alors le collage comme allégorie du processus de l'imagination.

 

Découper à vif dans la couleur: la démarche peut être intime, cubiste, provocante, l'éclatement de l'image par papiers découpés, entaillés, déchiquetés est jubilatoire.

 

Véritable travail iconographique, connaissance ou plongée dans les Arts; photographie, dessin, graphisme, architecture, design, les clichés sont les images pieuses de ce monde moderne.

 

Combinaison d'éléments plats et distincts non destinés au départ à être rassemblés (mais qui jouent le jeu de l'être). Comme animés d'une vie, les éléments, états, personnes, figurants du papier cohabitent et ne peuvent se retrouver que par un tour de passe-passe du chef d'orchestre.

Dialogues des époques, confrontation non seulement des genres mais des styles, rayures et points; voir "torture" de l'image vers un graphisme émotionnel.

Assemblage impossible qui fait figurer le jour et la nuit, virtualité artisanale.

 

Tout est possible dont l'absurde. Alors se profilent des silhouettes mystérieuses.

Anthropomorphisme, contorsions élégantes, figues fascinantes sans références orthonormées, plus d'ordre connu.

 

L'artiste (et l'artiste en herbe) est là comme récupérateur des icones modernes mais aussi visiteuse de greniers qui recèlent encore d'innombrables trésors de papiers.

 

Il y a de l'amusement dans le collage, de la joie, de la récréation, du primitivisme, de la nostalgie; une certaine absence de logique.

Le collage est trivial. Rencontre entre plusieurs prises de conscience de l'importance d'autrui, tant par hasard que par nécessité.

 

Découper, tailler c'est prouver sa liberté et souligner sa propriété.

Il n'est plus question d'accommodation, de transcription mais de trouver un autre monde, invisible.

Un petit bout de monde collé permet de basculer.

 

Le collage est une belle révolution, tout se transforme!

 

Merci à ceux qui pratiquent ou on pratiqué:

Georges Van Haardt, Switters, Jacques Villéglé, Hannah Hoch, Roman Cieslewicz, Ida Karrskaya, Greta Sawer, Carl Spitweg et tant d'autres qui s'adonnent en amateur à cette pratique fantastique.